Les Ménades, symboles de fête et d’ivresse
- Ana
- 21 nov.
- 4 min de lecture

Les Ménades sont compagnes et adoratrices de Dionysos, le dieu du vin, de la fête et du théâtre. Elles sont symboles de liberté, de fête et de joie. La collection Les Ménades signe le renouveau d’Eros Hélios et s’inspire de leurs caractéristiques. Mais qui sont-elles réellement et quels mythes les entourent ? Découvrez-le dans cet article.
Dionysos et les Ménades
Les Ménades sont les suivantes de Dionysos, dieu de la vigne, du vin, de la fête et de ses excès. Il est, selon les récits, le fils de Zeus et de Sémélé ou selon l’orphisme de Zeus et de Déméter ou de Perséphone. Son équivalent dans la mythologie romaine est Bacchus, les Ménades y deviennent les Bacchantes.
C’est la tragédie Les Bacchantes d’Euripide qui nous a transmis l’essentiel du mythe des Ménades. Parmi ce groupe, il n’y a que des femmes, comme l’indique Louis Gernet : “Le ménadisme est une chose féminine”.
En français, le mot ménade dérive du latin maenas provenant lui-même du grec ancien Μαινάδες (mainádes) signifiant “délirant”. Le verbe grec correspondant μαίνομαι (maínomai) est d’abord utilisé chez Homère pour designer une “femme folle”, en état de fureur ou de transe et non un groupe consacré au Dieu de la fête.

Cette lecture antique a des limites : elle met en avant l’excès et la folie – voire même l’hystérie, si la notion existait à l’époque... Cette interprétation est réductrice et confond la perte de soi avec la fête et la féminité libre. Il est important de placer cette représentation en opposition avec la vision normative (patriarcale) de la femme et mère dont la “parure la plus grande est le silence”. En somme, selon Euripide, une femme qui choisit de vivre différemment ne peut être que folle.
Les suivantes de Dionysos sont surtout des femmes remplies de joie, qui aiment danser et faire la fête. Dionysos est accompagné de panthères. L’animal marche à ses côtés, tire son char. A l’instar des panthères, les Ménades incarnent la nature et sa force, sa grâce et son instinct. Elles sont d’ailleurs représentées vêtues de leurs peaux.

Mortelles ou nymphes, Il existe deux types de Ménades :
Les Ménades mythiques : elles sont les nourricières de Dionysos
Les Ménades historiques : celles qui se vouent au culte de Dionysos
Selon les auteurs et interprétations, il est supposé qu’Ariane serait la mère des Ménades, issue de son mariage avec Dionysos après avoir été abandonnée sur l’île de Naxos par Thésée.
Les Ménades dans les mythes
Les Ménades ont un rôle clé dans la vie de deux protagonistes de la mythologie grecque : Penthée et Orphée.
Penthée et les Ménades
Penthée est le roi de Thèbes et le fils d’Echion et d’Agavé. Il est le successeur au trône de Cadmos. Lors de son avènement, il refuse l’introduction du culte dionysaque dans son royaume. Il est en effet averti du désordre causé par les Ménades – dont Agavé, sa mère, fait partie. Déguisé en femme, il se rend près de leur repaire lors d’une bacchanale et se cache dans un arbre. Repéré rapidement par le groupe, sa mère lui arrache la tête, prétendant qu’il ne faut pas qu’il révèle les mystères divins ayant lieu. Et ce, malgré ses implorations.
D’autres Ménades, dont Ino et Autonoé, tantes de Penthée, interviennent et continuent de le démembrer.

Orphée et les Ménades
Orphée est le fils de la muse Calliope et du roi de Thrace, Œagre. Le jour de ses noces avec Eurydice, celle-ci se fait mordre par un serpent. Elle en décède. Ne voulant ou ne pouvant se résoudre à cette perte, il décide de descendre au royaume des morts pour en ramener sa bien aimée. Malgré l’interdiction et grâce à son don pour la musique, il parvient à pénétrer dans les Enfers. Hadès l’autorise à repartir avec Eurydice à une condition : qu’il ne se retourne pas pour la regarder jusqu’à ce qu’ils rentrent dans le royaume des vivants. Malheureusement, il ne pu s’y résoudre et se retourna. Il dut quitter les Enfers sans elle. Il ne s’en remettra jamais et ne voudra plus jamais trouver l’amour.
C’est à ce moment qu’interviennent les Ménades. Elles l’accusent de les mépriser puisqu’il refuse de s’unir à une autre femme. Elles ont donc décidé de l’attaquer, même la musique d’Orphée ne parvient pas à les calmer. Elles le démembrent, ce qui suscite la colère des Dieux. Pour les apaiser, Dionysos les change en arbre afin de les punir.

Les Ménades aujourd'hui
Les Ménades ont trop souvent été dépeintes comme des femmes folles et en transe ne sachant qu’adorer et suivre Dionysos – bon, si on en croit les récits autour de Penthée et Orphée… c’est peut-être justifié. Mais elles sont bien plus que ça, surtout si l’on transpose leur situation à notre société actuelle. Elles sont sorties des rangs et ont choisi la liberté, l’expression, la danse et la fête. Pour cela, on considère qu’elles se perdent dans la folie. Au contraire, elles se retrouvent dans la célébration et ne font pas ce que l’on attend d’elle pour s’acquitter de leur rôle de femme.
A travers la danse, le vin, la musique et les bacchanales, elles vivent pleinement. Elles ne perdent pas le contrôle, elles se connectent à elles. C’est l’essence même de la fête. On rit, on partage, on se meut – bien qu’évidemment, aujourd’hui, on ne dépèce personne. L’interprétation actuelle des Ménades visent des femmes libres, indépendantes, qui choisissent leur rythme.
C’est dans cet esprit qu’est née la collection Les Ménades et ses quatre bijoux pour ces fêtes de fin d’année. Le motif de la panthère, le noir et l’acier, le raisin, les formes destructurées, libres. Découvrez-les.





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